OBJET
Après avoir connu une baisse régulière sur une quinzaine d’années, le nombre de victimes d’accidents liés à des engins explosifs n’a cessé d’augmenter depuis 2014. Cette forte augmentation à l’échelle mondiale est en grande partie imputable à la hausse du nombre de victimes dans des régions et des pays en proie à des conflits armés d’une grande intensité ou de longue durée. Plusieurs autres facteurs expliquent cette progression du nombre d’accidents, notamment la menace que représentent les engins explosifs improvisés (EEI), les changements dans la nature des conflits (les hostilités se déroulant de plus en plus souvent en milieu urbain), et le fait qu’il est de plus en plus difficile, voire impossible, d’accéder aux communautés touchées et aux groupes de population déplacés. Nombre de ces facteurs entravent également la mise en œuvre et le suivi d’activités d’EREE à la fois ciblées et adaptées. Face à la nouvelle contamination de zones dans des environnements de plus en plus complexes, les acteurs de la lutte antimines ont dû adapter leurs pratiques en matière de mise en œuvre et de suivi d’activités d’EREE. Si, ces dernières années, le champ d’application de la lutte antimines a été rapidement élargi de manière à rendre le processus de remise à disposition des terres plus efficace, ce n’est que très récemment qu’un consensus s’est dégagé sur la nécessité de mettre l’accent sur le volet de la lutte antimines consacré à l’EREE pour enrayer l’augmentation du nombre de victimes. En témoignent la création en mai 2019 du Groupe consultatif sur l’éducation aux risques des engins explosifs 3 (ci-après le «Groupe consultatif ») et l’adoption en novembre 2019 par la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel du Plan d’action d’Oslo, lequel contient une section consacrée à l’éducation et à la réduction des risques. 4 La pandémie de COVID-19 qui a démarré pendant la réalisation de la présente étude a indéniablement aggravé la situation existante et fait surgir de nouvelles difficultés. Cette crise sanitaire sans précédent à l’échelle de la planète a également poussé les praticiens de l’EREE à se réunir pour réfléchir à des moyens de s’adapter de manière innovante et collective 5 et faire en sorte que les communautés touchées par des engins explosifs ne soient pas laissées pour compte. Dans ce contexte, la présente étude vise à recenser les nouvelles technologies et méthodes d’EREE utilisées dans le secteur de la lutte antimines et d’autres domaines afin de relever les grands défis énoncés dans une brève évaluation mondiale 6 publiée par le GICHD au nom du Groupe consultatif en décembre 2019: • Si l’ utilisation d’EEI n’est pas un phénomène nouveau, elle s’est fortement accentuée ces dernières années, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de victimes civiles et poussé la communauté en charge de l’EREE à revoir ses pratiques et à réfléchir à de nouveaux modes d’élaboration et de mise en œuvre efficaces d’activités d’EREE. En passant en revue les initiatives existantes dans le domaine de l’éducation aux risques des engins explosifs improvisés, la présente étude s’efforce d’apporter des éléments de réponse à certaines questions soulevées par les personnes interrogées. Citons à titre d’exemple : En quoi l’éducation aux risques liés aux engins explosifs improvisés est-elle différente de l’éducation aux risques liés à des dispositifs
16 | Introduction
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