Plusieurs personnes interrogées ont souligné qu’en cas d’utilisation d’images d’EEI, il est essentiel que les équipes en charge des opérations d’enquête et de dépollution et les équipes en charge de l’EREE travaillent en étroite coordination à l’élaboration du contenu des messages. Il importe aussi qu’elles prennent contact très rapidement et échangent des informations avec d’anciens combattants capables d’identifier différents types d’EEI et les risques y afférents. Il convient en outre de surveiller constamment l’évolution des modes d’utilisation des EEI et, le cas échéant, d’adapter les supports pédagogiques pour intégrer les nouveaux risques. Comme indiqué dans le Chapitre 1, les campagnes numériques présentent des avantages à cet effet car elles permettent d’adapter rapidement les messages mais en cas d’utilisation de supports papier, il convient que les organisations évitent d’imprimer trop de documents. Enfin, certains des participants à l’étude ont indiqué que dans certains cas, montrer des images d’EEI utilisés par toutes les parties au conflit avait contribué à asseoir la neutralité du praticien de l’EREE. Sur la base de ce qui précède, il est évident que le secteur a besoin d’orientations plus claires en la matière; dans l’intervalle, il est recommandé d’adopter une approche prudente.
Autres types de messages sur l’éducation aux risques des EEI
Au lieu de se concentrer sur les caractéristiques techniques des EEI, ce qui n’est pas « l’axe d’information le plus approprié à des fins humanitaires d’ordre plus général », le projet de NTAM sur l’éducation aux risques des EEI recommande de «donner des informations sur les modes d’utilisation des EEI… de manière à mettre l’accent sur les messages relatifs à l’adoption de comportements sûrs». En d’autres termes, selon ce projet de note technique, il conviendrait que les praticiens de l’EREE encouragent les bénéficiaires à «être attentifs à toute présence d’éléments anormaux ou à toute absence de normalité. »
Plutôt que de savoir à quoi ressemblent des mines, des EEI ou autres restes explosifs de guerre, il est… plus important de rechercher des indices de la présence possible de ces engins, par exemple des traces de combat ou d’anciennes positions militaires.
RASB Guidelines , CICR (Lignes directrices du CICR sur la sensibilisation au risque et la promotion de comportements plus sûrs)
Dans ce même esprit, certains praticiens de l’EREE s’appuient sur la notion de «Connaissance tactique des modifications du terrain» (CTMT) pour attirer l’attention sur les signes et les traces susceptibles d’indiquer la présence d’un danger, par exemple un assemblage d’objets inhabituel (des fils dépassant d’un objet du quotidien), un environnement perturbé (des maisons abandonnées ou endommagées, des zones envahies par la végétation) ou des points stratégiques sur le plan militaire (des chemins étroits au milieu de zones boisées, des restes de munitions, des ponts ou des canaux). Des participants à l’étude ont indiqué faire appel à la CTMT pour former des agents aux risques des engins explosifs mais aussi dans le cadre de méthodes d’EREE à destination de
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