dispensées à des relais communautaires et à des enseignants qui entendent rentrer en Syrie. En Iraq, le SLAM/UNMAS a fait imprimer des messages d’éducation au risque des mines sur des gants destinés à des ouvriers participant à des efforts d’enlèvement des décombres et de reconstruction au titre de programmes de travail contre rémunération. Que ce soit dans le cadre d’activités en face à face ou de campagnes numériques, les parties prenantes consultées ont indiqué qu’il était essentiel que les messages à destination des réfugiés ou des personnes déplacées sur le point de regagner leur foyer soient adaptés à leurs besoins, tiennent compte des caractéristiques du lieu où ils souhaitent retourner, et soient suffisamment précis pour ne pas engendrer de nouvelles incertitudes ou aggraver l’angoisse liée au retour. C’est l’une des raisons pour lesquelles la coordination transfrontalière est fondamentale. Il a notamment été recommandé aux autorités et aux praticiens du pays d’accueil comme du pays de retour de se coordonner pour harmoniser le contenu des messages. Dans l’idéal, comme le faisait remarquer l’une des personnes interrogées, les activités d’EREE proposées devraient respecter les normes du pays de retour et, dans certains cas, il serait même utile que les autorités du pays de retour approuvent les messages et les différents supports. L’existence d’autorités chargées de la lutte antimines dans le pays d’accueil comme dans le pays de retour peut faciliter cette coordination. Citons à titre d’exemple la récente visite transfrontalière de la Direction de la coordination de la lutte antimines de l’Afghanistan (DMAC) dans le but d’observer les activités d’EREE mises en œuvre en Iran à l’intention de candidats au rapatriement. Dans ce contexte, il a également été souligné que collaborer avec d’autres parties prenantes, par exemple le HCR ou l’OIM, pouvait aider à définir l’ordre des priorités en matière d’EREE, optimiser les ressources, normaliser les approches et identifier les groupes à risque visés. Citons à titre d’exemple le Groupe de travail régional sur les solutions durables (RDSWG) 64 pour la Syrie, lequel a fait figurer l’éducation aux risques des engins explosifs parmi ses axes de travail dans le but de «garantir l’élaboration de messages, supports et méthodes d’éducation au risque à l’intention des réfugiés syriens harmonisés au niveau régional, en tant que mesures de préparation au retour». 65 Le Cadre opérationnel régional pour le retour des réfugiés en Syrie 66 (mars 2019) stipule que «Pour répondre aux besoins spécifiques en matière de protection, des activités essentielles sont actuellement proposées et renforcées, par exemple des conseils sur le retour, des informations sur la situation dans les zones de retour (y compris en matière d’éducation aux risques des engins explosifs), des informations juridiques [etc.]». En fin d’année, dans le cadre de son plan de travail 2020, le Groupe consultatif sur l’éducation aux risques des engins explosifs devrait donner des orientations sur les principes directeurs et la terminologie, et des recommandations pour améliorer la coordination transfrontalière des activités d’EREE lors de crises sous-régionales. En dépit des efforts susmentionnés, il peut arriver que les messages fondamentaux en matière d’EREE invitant à identifier, éviter et signaler tout danger («Ne pas s’approcher, ne pas toucher, prévenir les autorités compétentes») ne suffisent pas, surtout en regard de
Chapitre 2 | 63
Powered by FlippingBook