Approche s’attaquant aux causes profondes du conflit
La Réduction de la violence armée (RVA) est la seule de ces trois approches qui vise expressément à s’attaquer «aux causes profondes des conflits sur les plans social et structurel ». Elle aborde donc la question sous l’angle de la sensibilité au conflit et crée un espace où réfléchir à l’impact d’un projet sur un environnement donné et sur la manière de l’adapter en conséquence. Cette approche semble partir du principe selon lequel, lorsqu’elle est menée de manière inclusive, l’action antimines donne aux populations les moyens de se sentir plus en sécurité et de faire preuve d’une plus grande résilience, ce qui peut alors permettre de « lutter contre les injustices et rétablir les relations humaines» et, ce faisant, briser le cycle de la violence. La RVA repose donc essentiellement sur le principe de l’inclusion qu’elle applique au moyen de ce que Humanity & Inclusion qualifie d’«approche croisée du handicap, du genre et de l’âge». Toutes les fiches d’activité du Guide méthodologique sur la réduction de la violence armée donnent des indications en la matière. Les agents de mise en œuvre sont également encouragés à démarrer toute intervention par une analyse des fonctions, des interactions, des intérêts et des influences des parties prenantes à différents niveaux et, le cas échéant, à réaliser une étude approfondie du conflit pour «réduire au minimum l’impact négatif des activités et, si possible, changer la dynamique du conflit ». Pour garantir l’intégration de la sensibilité au conflit dans toutes les activités, tous les projets sont également tenus de «consacrer le temps, l’espace et les ressources nécessaires à la sensibilité au conflit pendant la phase de démarrage et de mise en œuvre de tout projet».
Principaux enseignements
Les trois approches globales ci-dessus présentées – SRPCS, PPC et RVA – ont beaucoup d’éléments en commun. Toutes conçoivent la gestion des risques de manière plus large: plutôt que de se limiter à un type d’arme précis, elles s’emploient au contraire à traiter de l’ensemble des risques auxquels les populations sont exposées. Toutes insistent sur la nécessité de s’appuyer sur une analyse approfondie des besoins menée de manière ascendante et se fondent, au moins en partie, sur les théories du changement de comportement. Enfin, toutes apportent un élément de valeur ajoutée unique au secteur de la lutte antimines. Pourtant, chacune de ces trois approches n’est pratiquement utilisée que par un seul organisme/groupe, le plus souvent celui qui en est à l’origine. Par conséquent, plutôt que de concevoir de nouvelles approches, il importe désormais de: • Tester et transposer ces approches à plus grande échelle, y compris en amenant d’autres organisations que celles qui y sont traditionnellement associées à participer au processus, puis partager les enseignements tirés de l’expérience et les bonnes pratiques au fur et à mesure du développement du processus.
70 | Chapitre 2
Powered by FlippingBook