Des recommandations ont également été formulées (par exemple inclure dans les formulaires de rapport d’accident des questions relatives au comportement de manière à brosser un tableau plus précis de ce qui s’est passé au moment de l’accident) accompagnées d’une liste d’interventions hautement et moyennement prioritaires pour étayer l’élaboration et la mise en œuvre stratégiques du projet.
Les données d’expérience du SLAM/UNMAS en Afghanistan et d’autres organisations qui se sont appuyées sur le changement de comportement pour étayer leurs initiatives en matière d’EREE ont permis d’aboutir aux recommandations et enseignements suivants : • La segmentation du public cible est essentielle. Il est crucial de s’adresser aux groupes concernés à l’aide de messages adaptés. Pour ce faire, différents critères peuvent être pris en compte, par exemple des facteurs démographiques comme le sexe ou l’âge (p. ex. femmes, hommes, adolescents, jeunes enfants, groupes ethniques précis), la catégorie de risque (p. ex. personnes non informées, mal informées, s’exposant sciemment à des risques). Il est également possible de créer d’autres groupes pertinents en fonction de la situation au niveau local (p. ex. des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays ou des réfugiés, des gens du voyage, des chauffeurs de camion, des ramasseurs de ferraille, etc.). • Il importe également d’accorder une grande attention au type de «messager». À qui fait-on confiance au sein de la communauté? Qui est digne de respect? Qui est écouté? Qui sert de modèle? Autant de questions cruciales qui aideront à trouver les voies de communication les plus adaptées et à transmettre des messages efficaces. • Les coûts sont variables en fonction des données déjà disponibles (p. ex. données d’enquêtes et données d’accidents). Une grande partie de l’étude peut se faire en interne, ce qui permet de réduire les coûts. Cela dit, élaborer et faire évoluer une approche axée sur le changement de comportement prend du temps; il convient donc de planifier et de chiffrer le coût du projet en conséquence. • La mise en commun de ressources avec d’autres acteurs peut aider à réduire les coûts. Il pourrait par exemple être utile de collaborer avec Communications with Communities (CwC), 77 une initiative dirigée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH/UNOCHA) qui vise à répondre aux besoins d’information et de communication des personnes touchées par des crises. 78 • En cas de traduction, veiller à ce que le message visé soit bien transmis et trouve un écho auprès du public cible, ce qui peut être vérifié à l’aide de tests sur le terrain. • Les messages positifs faisant appel à l’affectif sont généralement plus efficaces que les messages négatifs ou d’ordre technique. Ceci est d’autant plus vrai dans le cas de l’éducation aux risques des engins explosifs improvisés : comme indiqué précédemment, des messages à caractère excessivement technique se sont avérés inefficaces et contreproductifs.
76 | Chapitre 2
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